J'ai une truelle et un passeport...

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vendredi 23 avril 2010

Please stand up!


Un seul commentaire à ajouter:
Ce serait l'introduction d'un cours d'anthropologie physique à NYU (selon YouTube).
Cool!

Enjoy! Bonne fin de semaine!

Merci à Haute Vitesse Garagiste pour le lien.

samedi 17 avril 2010

Lost and found, Episode 1 : Malédiction ! C’est un typhon…


Pour ceux qui auraient mal lu : Lost, la série, c’est par .

Les épisodes Lost and found visent à vous raconter quelques moments cocasses, diverses situations récurrentes et autres anecdotes de la profession d’archéologue.

*Je demande la contribution de mes collègues pour cette série de billets*


S’ils veulent bien m’envoyer leurs histoires, elles seront publiées sporadiquement entre deux billets réguliers. Bien sûr, sous le couvert de l’anonymat. Enfin, je vais vous trouver un surnom sympa.

Je vous avertis tout de suite: je trouve le surnom moi-même et pas de chialage, c’est la condition (c’est que je vous connais)!




L’or… Un grand sujet… Du moins pour Roger.

As-tu déjà trouvé de l’or? me demande Roger.

«Missive» soupire. (Je connais la suite par cœur !)

Pis? insiste Roger .

Non, j’en ai jamais trouvé, dit «Missive».

Ah ben. Si t’en trouve un jour, appelle-moi j’accepte les dons! (rire gras)

O.K. Roger, c’est quoi ton numéro de téléphone que je t’ajoute à ma liste.

Je sors ma liste.

438-xxx-xxxx, dicte Roger. Il vient tout juste de se procurer un téléphone cellulaire.

(438, que cé ça??? C’était le temps que je revienne au Québec, je suis déphasée...)

C’est bon Roger, tu es sur ma liste. Je t’appelle quand ce sera ton tour, ça va sûrement prendre un siècle ou deux.

Un siècle ou deux? dit Roger, surpris.

Ben oui Roger, j’ai un ordre à respecter.

Voici ladite liste.

Liste des gens à contacter en cas de découverte d’or ou à la rigueur, d’un trésor:

01. Voisin d’un site sur le bord d’une rivière : 418-xxx-xxxx

02. Sa femme Son ex-femme : 418-xxx-xxxx 819-xxx-xxxx

03. Groupe de touriste français à Carthage, Touriste 1 : 06.01.xx.xx.xx

04. Groupe de touriste français à Carthage, Touriste 2 : 06.01.xx.xx.xx

05. Groupe de touriste français à Carthage, Touriste 3 : 06.01.xx.xx.xx

06. Groupe de touriste français à Carthage, Touriste 4 : 06.01.xx.xx.xx

07. Groupe de touriste français à Carthage, Touriste 5 : 06.01.xx.xx.xx

08. Groupe de touriste français à Carthage, Touriste 6 : 06.01.xx.xx.xx R.I.P.

09. Groupe de touriste français à Carthage, Touriste 7 : 06.01.xx.xx.xx

10. Une passante à Montréal : 514-xxx-xxxx

11. Un robineux : en face du BK

12. Gars de la construction, Menuisier : 450-xxx-xxxx

13. Le gars qui coule le béton des barrages à la baie James, 819-xxx-xxxx

14. Son ami, appeler #13, parce qu’il était trop saoul fatigué pour donner un tél

15. Un pilote d’hélico : appeler MHM sur le 126.7

16. Un pêcheur, rivière Manouane : 418-xxx-xxxx

17. Un chauffeur de pépine à Montréal : 514-xxx-xxxxx

18. La serveuse du Resto au Havre Saint-Pierre : 418-xxx-xxxx

19. Équipe de restauration du site en Guyane : 05.94.xx.xx.xx

20. Le chauffeur de pelle (pépine en québécois) de Basse-Terre : 06.90.xx.xx.xx

21. Un passant à Basse-Terre, j’ai oublié de prendre son tél… on verra

22. Une inconnue 514-xxx-xxxx

… and to infinity and beyond

∞ Roger : 438-xxx-xxxx

Lost and found épisode 1 : la morale de cette histoire (enfin… il y a trois morales):

1. Roger, tu es mieux de continuer de travailler.

2. Si j’avais voulu trouver de l’or, j’aurais choisi un autre métier que celui d’archéologue, mais peut-être pas celui-là.

3. L’or… Ce n’est pas important pour les archéologues, ni la valeur monétaire des objets trouvés en cours de fouille. C’est l’histoire des hommes et des femmes, se dévoilant grâce à la compréhension des vestiges qu’ils ont abandonnés sur les lieux où ils ont vécu, qui est captivante. Cette histoire, ils nous l’ont laissée en héritage et c’est aujourd’hui une partie de notre patrimoine culturel. Et ça, ça reste vrai, que ce legs soit représenté par un vase incrusté de pierreries ou une assiette ébréchée, une pyramide ou les vestiges de la maison d’un paysan.

C’est vraiment moralisateur comme conclusion, me dit Haute Vitesse Garagiste.

Oui je sais, ça m’embête un peu, mais il faut le dire... C’est important, répond «Missive». Si tu n’es pas content, tu peux toujours écrire une conclusion alternative et la publier dans les commentaires.

Ouin… On verra.

Alors, voici un échantillon d’artefacts artéfacts (apparemment, il faut maintenant écrire artéfact, je m’y fais difficilement) trouvés lors de fouilles:

Parfois les objets sont plus complets:

Pour moi, c’est ne pas l’or qui est intéressant, mais ces petits bouts d’objets dispersés et les vestiges architecturaux qui me permettent de comprendre et reconstruire le quotidien des gens qui ont occupé, autrefois, les sites que je fouille.

De toute manière, Inocencio, Comandante Emmanuel, Ramon, Juan, Velasco, Alonzo et Arroyo ont payé le prix de l’or… Moi, ça ne m’intéresse pas trop. Et toi Roger?

jeudi 15 avril 2010

Pâté chinois tex-mex


Maintenant que vous connaissez mes motivations (voir and… Lift-off !), il serait approprié de vous expliquer la raison pour laquelle «Missive des Indes occidentales» s’appelle «Missive des Indes occidentales». C’est la suite logique.

Indes occidentales, nom donné à l’Amérique par Christophe Colomb, qui croyait avoir atteint l’Asie (Petit Larousse 1997 : p. 1408).

Bon. Elle as-tu vraiment sorti son Larousse la p’tite… Cé plate, change de poste Germaine ! dit Roger.

* Note au lectorat. Je vous présente Roger et Germaine, les nouveaux personnages de ce blog. Ils ont un petit garçon qui se nomme Albert. J'espère qu’on va les rencontrer souvent... pour notre plus grand plaisir!

Minute Roger. Donne-moi une chance… je commence à bloguer, répond l’auteur de «Missive».

Donc, je réside dans une contrée baptisée «Indes occidentales» par notre ami Christophe. Logique n’est-ce pas ? J’avoue que ça aurait été plus tordu si j’avais habité Bejing. Que voulez-vous, je n’ai pas choisi mon lieu de naissance (qui fera peut-être l’objet d’un billet un jour).

O.K. Vous avez envie d’un brin de folie, d’un soupçon de sensationnalisme. C’est vrai qu’il y a peu de rebondissement, c’est assez raplapla comme billet jusqu’à maintenant.

C’est le temps de mettre du piquant.

Aparté : Je vous dis Cayenne. Vous pensez au dernier plat tex-mex TROP épicé de Germaine.

Mauvaise association. Je vous parle de Cayenne : la ville. La «capitale» de la Guyane française.

J’interviens sur certains sites archéologiques de l’île de Cayenne (qui n’est pas vraiment une île, on démystifiera ça plus tard) dans le cadre de ma thèse mon travail, c’est là que je voyage le plus souvent. Je vais abondamment parler de ce bout de France situé en Amazonie. Autant vous avertir dès maintenant.

Bon. Ce serait vraiment le temps de vous donner une explication intelligente concernant le titre de ce blog. Je vous ai peut-être donné faim en vous parlant de bouffe et vous avez soudain l’idée d’aller sur le site d’À La di Stasio afin de trouver une recette de pâté chinois tex-mex pour le souper.

Voilà, j’habite, je travaille et je crapahute dans un lieu anciennement désigné sous le nom d’Indes occidentales, maintenant les Amériques. Mes billets vous parviendront de régions variées des Indes occidentales, entre autres la Nouvelle-France, les Isles antillaises et la Guiane.

Et pourquoi pas tout simplement «Missive d’Amérique» ? demande Roger.

Bonne question, répond «Missive».

Je suis archéologue, ça je vous l’ai déjà dit.

«Missive des Indes occidentales» ça fait un peu vieillot et j’aime ça. Roulements de tambours… Tadam! Et voilà! C'est tout!

Cé tout? s'étonne Roger.

Euuuuh… oui, répond «Missive».

Germaine! Change de poste! hurle Roger.

T’as ben raison mon Roger, la recette de pâté chinois est ici.

and... Lift-off!


De quelle manière faut-il commencer un blog…

Il me semble que le premier billet est important. C’est énervant, excitant, stressant aussi… Le premier billet donne le ton. Alors, je vais tâcher de donner, à « Missive », le bon ton.

Est-ce que je me présente? Non, ce n’est pas trop captivant ni attachant comme introduction.

Est-ce que je décris mon métier? Non, c’est justement le but de « Missive des Indes occidentales » de vous en parler. Je vais tout de même me garder quelques exclusivités pour les billets subséquents. C’est qu’il faudra l’alimenter ce blog, histoire de satisfaire le lectorat qui sera, sans aucun doute, peu abondant.

Donc… De quelle manière faut-il commencer un blog ?

Peut-être en répondant à la question : Pourquoi aie-je décidé de bloguer ? Bonne idée!

Je reviens tout juste d’un séjour de recherche de deux mois dans les Antilles françaises, un voyage qui a été fort palpitant. À mon retour, je rencontre Bonne fée marraine et je lui raconte en condensé (lire : de manière chaotique et à peu près incompréhensible pour quelqu’un qui n’était pas là) mes mésaventures.

Est-ce que tu tiens un journal de tes mésaventures, demande Bonne fée marraine, il me semble que ce serait intéressant (sous-titre : on pourrait peut-être comprendre ce que tu racontes) ?

Ben non, répond l’auteur des « Missives ».

Ben là…, dit Bonne fée marraine.

Ouin, j’aurais dû tenir un blog… C’est plus actuel qu’un journal et les photos plus faciles à insérer !

Le soir même, Haute Vitesse Garagiste, archéologue de son état, me dit (en finissant la bouteille de vin) qu’il songe aussi à tenir un blog. Il part bientôt pour un projet vraiment fascinant et ses amis lui ont soumis cette idée.

Cette discussion a renforcé mon idée de tenir un blog. Bon. Haute Vitesse Garagiste va sûrement me casser les oreilles pendant la prochaine année avec le fait que « je lui ai volé son idée à lui ». Ce qui n’est pas totalement faux. D’ailleurs, je vais aller m’acheter des bouchons pour diminuer l’intensité de ses plaintes incessantes.

Alors, pourquoi aie-je décidé de partager mes mésaventures ?

Je suis une personne privilégiée. Je voyage beaucoup dans le cadre de mes études mon travail. Je pense que ce serait généreux de partager paysages et histoires avec mes amis, ma famille, mes collègues et autres surfers du net s’intéressant, de près ou de loin, à l’archéologie.

Je me fais parfois dire que mon parcours est difficile à suivre, j’espère que «Missive des Indes occidentales» vous aidera un peu.

… et me voilà qui termine ce premier billet. La « Missive » est lancée.