J'ai une truelle et un passeport...

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vendredi 20 août 2010

Cot, cot, cot, un billet


Est-ce que le chroniqueur a influencé la blogueuse ou est-ce la poule… Cot, cot?

Les deux ou l’inverse, l’un ou l’autre, un lien de causalité existe-il, postulat, conséquence, hypothèse, conclusion…?

Arggg! Fracture du crâne… Un autre mystère mystérieux.

L’œuf ou la poule…? La poule ou l’œuf…?

Ce n’est pas ici que vous trouverez la réponse…

D’ailleurs, la meilleure réponse que j’ai trouvée à cette énigme, énigme à laquelle l’homme tente de répondre depuis des siècles et des siècles rappelons-le, se trouve ici. Amen.

Bref. Assez de philosophie pour aujourd’hui. C’est quand même vendredi soir et la semaine a été longue pour tout le monde.

Pour répondre à l’interrogation du lectorat à la suite de la lecture du titre de ce billet : Est-ce une métaphore ou est-ce qu’elle va vraiment nous parler «œufs et poulets»?

La réponse est : Bin quin, que je vais vous entretenir et tenter de vous divertir avec un billet traitant d’œufs et de poules. Si Foglia est capable, je ne vois pas pourquoi je le ne pourrais pas.

Comme vous pouvez le constater, j’ai confiance en mes capacités.

La barre est haute, très haute. Tentons de réaliser un billet à hauteur de vos attentes.

Le stress est grand… Par chance, la cocotte est photogénique…

Ok. All right. Let’s go.

Faque, y paraît qu’à Montréal il y a un débat à propos de l’acceptation, ou non, des poules en milieu urbain. Ah bon… Vue d’ici, j’éprouve quelques difficultés à analyser la situation afin de me positionner dans le débat. D’autant plus qu’à Cayenne, la question ne se pose pas : il y a des poules en milieu urbain. Point.

Ceci est particulièrement vrai dans l’entourage bigarré du Service d’Archéologie de la Guyane où je travaille.

En fait, une bonne partie du quartier est squatté et qui dit squat guyanais dit Péruviens, Colombiens, Brésiliens, Haïtiens, aaalouet-te gentille aaalouet-te… Chats, chiens, poulets, peut-être des chèvres à certains endroits… Amoncellements d’objets variés, les squatteurs ont une propension à l’accumulation… Et/ou autres curiosités, comme ce Péruvien installé en Guyane qui a demandé à Adorable Moustique Frinquant et je cite : «On m'a dit qu’il y a des Québécois qui travaillent ici, je venais voir si c’était pas de la bullshitt»… le mec a vécu à Montréal quelques années.

Percevez-vous l’ambiance du lieu?

Disons que c’est extrêmement divertissant comme cadre de travail. En plus, si on a le temps (ce qui n’est pas exactement mon cas), il est possible de perfectionner ses langues secondes, espagnol, portugais, créole, en plus on a le choix du patois. C’est cool! Vive le multiculturalisme!

Revenons-en aux poules.

Alors ces volatiles, comme le veut leur design physiologique, pondent quotidiennement. C’est l’évidence même, mais encore faut-il que les poulettes trouvent un endroit propice pour faire leur job et c’est à ce moment que le laboratoire d’archéologie et le dépôt des collections entrent en jeu.

Cette semaine, une des poules a décidé d’adopter notre lieu de travail pour pondre ses petits cocos.

Quoi de mieux qu’une caisse de poterie sucrière du 18e siècle trouvée au Moulin à Vent en 2006 (et oui Noix (d’) Coco, elle a choisi une de tes caisses) ou encore un spot de gravel 20e siècle dans le parking, pour faire office de nid?!? Rien mesdames et messieurs.

Il n’y a RIEN de mieux, sauf peut-être la voiture de Coquine Copine…

Ça fait trois jours que la poulette nous fait l’immense honneur de nous pondre des œufs. Trois œufs en trois jours. Un dans une caisse d’artéfacts (on essaie de lui restreindre l'accès au dépôt et au labo parce que ce n'est pas nécessairement génial pour la pérennité des collections), deux dans un nid creusé dans la gravel. On n’a pas encore testé le produit, je vous en redonnerai peut-être des nouvelles, c’est le Guilleret Dauphin qui a hérité des cocos.

Je ne sais pas si j’y goûterai, car si la cocotte continue son business au labo, je vais sortir mon espagnol des grandes occasions. J’ai bien l’intention de remettre le fruit de mes trouvailles aux propriétaires du volatile. Si j’arrive à les identifier.

Y a-t-il une différence entre le cot cot en colombien et en péruvien? D’ailleurs, comment dit-on cot cot en espagnol? Il faut bien que j’interroge la poule sur ses origines ethniques…

Aussi grâce à ce gentil poulet, j’ai pu réaliser un rêve, un fantasme. Ne me demandez pas pourquoi, mais j’ai toujours eu envie de pourchasser un poulet avec un balai en criant chou, chou, chou, chou, chou et pout pout pout pout pout… Ben, j’ai pu le faire… Deux fois… La première avec le balai et l’autre avec l’appareil photo. Que du bonheur.

Pis, Grand Maître, je parle de Foglia là... est-ce que je me suis bien débrouillée?

Aparté

Voici un autre animal qui traîne au Service d'Archéologie vers 12h12 parce qu'il a faim: Papa Chat, aussi connu sous le nom de Couillu. Il est laid, galeux et ... (devinez).

La plupart du temps lorsqu'on le voit, on s'exclame:

Ah! Papa Chat. Hey! Coquine copine, ton chat est là!

C'est pas mon chat... grrr! répond invariablement Coquine Copine.

Je me devais de le mentionner pour la postérité.

Aparté 2

Ce message s’adresse à PETA. Aucun animal n’a été torturé ou mutilé dans la perspective de la publication de ce billet. En effet, le balai avec lequel j’ai pourchassé le poulet n’avait plus de poils sur la brosse, probablement à cause d’un séjour prolongé sur un site archéologique.

Ok, Ok. J’avoue tout… La poule me prend quotidiennement en grippe et badtrip légèrement à mon approche, mais sans plus. Demain, le brave animal ne se souviendra plus de rien et nous pondra un autre œuf. Tout sera pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Est-ce une métaphore ou est-ce qu’elle discute véritablement «œufs et poulets»?


jeudi 12 août 2010

Le chien a mangé l'étiquette


Pôôôôvre lectorat!

Déprimé? En état de manque? En manque de nouveaux billets de la Missive?


Oui, oui et oui!!! Scande haut et fort le lectorat.

Je ne vous ai pas laissé tomber, répond Missive. Désolée du délai… Voici votre dose.


Le seul problème c’est que je ne sais pas comment introduire ce billet…


Avant tout, je tiens à m’excuser en avance au lectorat. Ce billet est probablement le plus hermétique à la profession archéologique que j’ai composé jusqu’à présent. J’espère néanmoins que les non-initiés à l’archéologie trouveront tout de même un certain plaisir à lire cette magnifique prose.


Bon. Commençons par le commencement.


Mon travail en Guyane consiste à archiver les collections d’époque coloniale découvertes sur les sites guyanais. C'est-à-dire que je fouille dans des boîtes d’objets trouvés par d’autres archéologues et je note leurs trouvailles dans un fichier informatique afin que les futurs chercheurs puissent mieux se retrouver dans les collections. C’est comme classer une bibliothèque, mais au lieu de classer des livres, je classe des tonnes (?) de vieux bouts de vaisselle en miette, de bouteilles de vin cassées, de pots de pickles du 18e siècle et de métal informe. Luckyyy!



C’est clair comme explication? Espérons-le.


En gros, je fais des fouilles archéologiques dans des vieilles collections archéologiques. C’est tout un défi, croyez-moi sur parole, et c’est parfois assez divertissant. Voyez plutôt!


Ahhhh! Maudine... Attendez une minute… Musique d’ascenseur de circonstance…

Pose Wakins.


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Merci Watkins.



D’ailleurs, ces temps-ci, en Guyane, on entend souvent :


Veux-tu de la Wat? Demandé avec un accent québécois.

La réponse est presque invariablement oui, et ce, peu importe l’accent dans lequel la réponse est énoncée.


En passant, Adorable Moustique Fringuant, Véhicule Récréatif et Admirable Lion-Roux, je vous souhaite bon retour au Québec! J’ai passé un super séjour en votre compagnie les amis, vous allez me manquer.


Clémentine La Rubigineuse (je prévois que tu vas adorer ce viril sobriquet), je vais aussi m’ennuyer de toi à partir du 3 septembre, à moins que ce ne soit le 17 août?!?


Mes plus plates excuses au lectorat pour les insides… c’était nécessaire. Il faut bien que je dise au revoir à mes compatriotes et collègues (qui m’abandonnent lâchement).


De retour au sujet principal.


Alors, ces archéologues qui ont amassé les collections que j’inventorie pour faire la bibliothèque archéologique avaient parfois des élans poétiques dans leur analyse des objets et/ou des excuses pittoresques pour expliquer l’état des collections.


Voici un échantillon de mes meilleures trouvailles. À prendre à la légère, ces perles sont savoureuses c'est tout!


Une notice concernant la chute du mur de Berlin.



Ceux qui croient encore à la magie, comme Admirable Lion-Roux, se diront : C’est cool que quelqu’un ait eu envie de commémorer la chute du mur de Berlin alors qu’il travaillait sur ses collections. Ce à quoi je réponds : «C’est pas faux».


Toutefois, l’idée de la commémoration est considérablement amoindrie par la poétique notice que l’on trouve à l’endos du sachet et qui mentionne que : «Le chien a mangé l’étiquette». Sans commentaire.



Encore plus poétique :


«Aucun tesson ne mérite le dédain; Anonyme?, soit… c’est une œuvre de potier».



Cet archéologue avait raison, aucun tesson ne mérite le dédain. Par contre, pour le sortir de son anonymat, il aurait fallu l’assortir d’un contexte archéologique et il aurait pu nous apprendre plusieurs choses sur le fabriquant et l’utilisateur. À défaut de posséder ces informations, je dirais, peut-être un pichet de Hollande, 2e quart du 18e siècle, mais il me semble que c’est insuffisant. Désolée monsieur le potier de (peut-être) Delft, je n’avais pas votre adresse afin de vous contacter pour obtenir de plus amples informations.


Une autre perle qui pourrait ne pas en être une selon les circonstances: «Dent de ruminant. Vache. 8 ans. Madré poraire caribéen (chaux) corail, fragment de tuyau de pipe Saint-Omer».



L’archéologue averti aura remarqué que le fragment de pipe à fumer de Saint-Omer (plutôt intéressant) est absent de l’assemblage d’artétacts, mais qu'il y a une magnifique perle blanche à la place. Arggg! Aussi, permettez-moi de douter de l'âge à laquelle le ruminant à rendu l'âme.


Un dernier message, tout à fait légitime celui-là. «Quoi faire avec ces tuiles mises de côté? Elles ont été inventoriées».



Bonne question, mon cher archéologue, répond Missive. J’ai peut-être trouvé la solution.



Ps: Aucun archéologue travaillant en Guyane présentement n'est l'auteur de ces savoureux messages. Pour être politically correct, je me devais de le mentionner. D'ailleurs, si les auteurs de ces sympathiques messages lisent ce billet un jour, j'espère que ce sera sans rancune ou à charge de revanche!